Le Paris Saint-Germain a officialisé la résiliation du contrat de Mateja Kezman. Le serbe, payé 250 000 euros par mois pour jouer en CFA, ne restera pas dans le cœur des supporters, sans doute soulagé de le voir partir.
Mateja Kezman avait commencé sa carrière de façon tonitruante. Le joueur formé au Sartid Smederevo attire la convoitise du grand club serbe, le Partizan Belgrade. A seulement 21 ans, il réalise une saison pleine, comme en témoignent ses 28 buts en 38 matchs. Le PSV Eindhoven mise sur le jeune joueur, déjà meilleur buteur de son pays. Dès sa première saison, le jeune attaquant explose tous les compteurs en Eredivisie. En 4 saisons de championnat, Kezman marque respectivement 24, 15, 35 puis 31 buts. Il est indiscutablement le meilleur joueur des Pays-Bas, comme l’atteste sa triple couronne de meilleur buteur et ses deux titres de champion. La presse locale ne cesse de féliciter les recruteurs du club, qui ont révélé Romario, Ronaldo puis Ruud Van Nistelrooy avant Kezman, à qui on imagine une carrière digne de ses prédécesseurs.
Le nouveau président de Chelsea, le russe Roman Abramovitch, souhaite offrir ce qu’il se fait de mieux à ses supporters. Il recrute donc un Kezman à qui l’Europe fait les yeux doux. Confronté à une concurrence terrible, avec notamment Didier Drogba et Eidur Gudjohnsen, le serbe joue peu, ne trouve le chemin des filets qu’à quatre reprises, et est poussé vers la sortie. Ce premier échec ne freine pas l’Atletico Madrid, qui cherche depuis des années un attaquant capable d’épauler son joyau, Fernando Torres. Malgré un temps de jeu conséquent, Kezman ne parvient pas à se montrer décisif. De nouveau mis sur la liste des transferts, le joueur trouve refuge du côté de Fenerbahçe, qui cherche un joueur au nom ronflant pour compenser le départ de Nicolas Anelka à Bolton. En deux saisons en Turquie, le serbe marque une dizaine de buts par saison.
Bien qu’il évolue à des années lumière de son niveau d’Eindhoven, il trouve un club qui accepte de miser sur lui. Charles Villeneuve veut afficher l’ambition retrouvée du Paris Saint-Germain en recrutant des espoirs comme Guillaume Hoarau et Stéphane Sessegnon, mais aussi des joueurs confirmés tels Claude Makelele, Ludovic Giuly et Mateja Kezman. Le dernier cité est le moins convaincant des nouveaux arrivants. Alors que Paul Le Guen voulait un joueur mobile comme Jimmy Briand, il doit gérer un Kezman incapable de faire la différence. Apathique sur le terrain, il sort sous les sifflets le 4 février 2009, un soir de Coupe de la Ligue où Bordeaux corrige Paris au Parc des Princes. Furieux, il jette son maillot sur la pelouse avant de rentrer directement aux vestiaires. Après un prêt de 6 mois au Zenit Saint-Petersbourg, qui ne souhaite pas le conserver, le joueur revient au club. Il fait quelques apparitions au cours desquelles, à ma grande surprise, le public lui accorde un accueil plus que chaleureux au vu de ses états de service. Ce soutien ne suffit néanmoins pas à booster ses performances. Remplaçant voire absent de la feuille de match, le serbe a trouvé un accord avec le club pour résilier son contrat. 250 000 euros par mois qui s’envolent, voici un poids en moins pour le PSG, qui doit encore regretter cet été 2008 où Villeneuve a parié sur un Mateja Kezman méconnaissable depuis des années.
Darinh Mongkhoun
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