jeudi 18 novembre 2010

Angleterre-France : analyse de la performance des Bleus



Face à une équipe décimée, l’équipe de France a fait la loi dans l’enceinte mythique de Wembley. Laurent Blanc a cependant incité à la prudence : son équipe a beau avoir dominé une équipe appartenant au top 10 mondial, il ne faut pas s’enflammer. Juste tirer quelques enseignements…






Hugo Lloris a été promu capitaine par Laurent Blanc. Si ses performances rendent légitime une plus grande prise de responsabilités, le gardien lyonnais ne parait pas être homme à haranguer ses coéquipiers quand le moment se fait sentir, comme lors des dix dernières minutes. Au-delà de cette promotion, Lloris n’a pas beaucoup d’opportunités pour briller, tant la France a dominé son adversaire. Il a commencé le match en arrêtant des tirs qui manquaient cruellement de conviction. En fin de match, il saute la tête la première dans les pieds d’un Steven Gerrard en train de frapper. Comme contre l’Eire en barrages, le gardien français prouve qu’il n’a peur de rien.

Bacary Sagna a retrouvé sa place sur le flanc droit de la défense. S’il a délivré un centre chanceux mais décisif, il ne m’a cependant pas vraiment convaincu sur le plan offensif. En revanche, il a montré que ses qualités athlétiques étaient suffisantes pour décourager des adversaires timorés. De l’autre côté du terrain, Eric Abidal a effectué un bon retour. Il a fait preuve d’autorité dans ses interventions, même si Théo Walcott a réussi à le prendre de vitesse à quelques reprises. On ne peut pas vraiment lui en vouloir, tant le joueur anglais a l’habitude de faire bien plus de misères à son adversaire direct.

Laurent Blanc voulait tester sa charnière centrale face à une grosse écurie. Il devra attendre le Brésil pour cela, tant l’Angleterre ne ressemblait pas à grand-chose hier soir. Adil Rami a bien répondu au défi imposé par Andy Carroll. Dommage que le lillois reste coupable de bourdes qui peuvent coûter cher, comme ce contrôle raté en fin de match qui offre une balle de but à Gerrard à quelques mètres des cages tricolores. Sans ces bévues, l’ancien jardinier serait incontournable en équipe de France. Philippe Mexès a commencé le match de façon catastrophique : 2 fautes en 2 minutes ! Puis, le romain s’est repris, bien aidé par l’apathie anglaise.

Yann M’Vila était le seul récupérateur français. Il s’est beaucoup dépensé, mais on remarque qu’il ne s’épanouit pas autant que lorsqu’il peut évoluer aux côtés d’une sentinelle devant la défense. Le rennais n’a pas pu monter la balle comme il l’affectionne. Cette tâche était dévolue au duo Samir Nasri-Yoann Gourcuff. Le lyonnais a réalisé un match moyen. J’ai été surpris du nombre de ballons qu’il a envoyé dans les pieds anglais. Cependant, ses qualités de conservation du ballon sont précieuses pour la France. Samir Nasri avait à cœur de briller. Il a beaucoup provoqué, oubliant parfois de jouer simple. Mais ce petit défaut ne suffit pas à occulter sa bonne performance.

Florent Malouda a beaucoup participé à l’organisation du jeu, créant parfois un encombrement au milieu. Dommage, car malgré sa bonne prestation, on aimerait voir le gaucher occuper son aile et déborder son adversaire direct. Je me souviens de sa performance en Ligue des Champions contre Marseille, où il a ridiculisé un Souleymane Diawara bien plus agressif que l’ensemble des défenseurs anglais. C’est ce genre de matchs que j’attends de lui. Sur l’aile droite, je suis mitigé concernant le match de Mathieu Valbuena. Le marseillais a eu des difficultés à lire le jeu, faisant l’appel parfois un peu tard. Il n’a jamais réussi à prendre son adversaire à défaut, mais son bilan plaide pour lui : en marquant en début de seconde période, il a mis les français à l’abri.

Laurent Blanc l’a qualifié d’incontournable. Avec 3 buts en 4 matchs, on ne peut que difficilement le contredire. Karim Benzema, qui ne jouit toujours pas d’un statut de titulaire au Real Madrid, veut profiter de chaque trêve internationale pour prouver à José Mourinho qu’il est plus qu’une solution de rechange. La France ne s’en plaindra pas. Quand l’ancien lyonnais marque, les Bleus ne perdent jamais !

Darinh Mongkhoun
                      

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