Si beaucoup de journalistes font état du statut de remplaçant de Karim Benzema au Real Madrid, un autre français ne figure pas dans les petits papiers de José Mourinho. Il s’agit de Lassana Diarra. Le milieu défensif, arrivé à Madrid en janvier 2009, va devoir travailler dur pour retrouver les terrains… et l’équipe de France.
Xabi Alonso et Sami Khedira sont indiscutables dans l’entrejeu madrilène. Auteur d’une saison correcte l’année dernière, Xabi Alonso joue actuellement avec la confiance d’un champion du monde. Sa précision dans le jeu long est précieuse dans le jeu offensif de son équipe. Sami Khedira profite de la bonne impression laissée par les joueurs allemands en Afrique du Sud. José Mourinho tenait absolument à le recruter pour occuper la place de milieu défensif de « son » Real. Cette détermination témoignait déjà, en juin dernier, du peu de confiance qu’il accorde à Lassana Diarra, qu’il connaît pourtant bien puisque qu’il était allé le chercher au Havre lorsqu’il entrainait Chelsea. En deux saisons, le « Special One » n’avait offert au français que 13 matchs en Premier League, 7 en Ligue des Champions et les matchs de FA Cup pour s’exprimer. J’espère sincèrement qu’il lui accordera plus de temps de jeu au Real Madrid…
Tout le monde connaît les qualités de joueur de Lassana Diarra. Celui qui porte le numéro 10 à Madrid est utile à la récupération. Son endurance et son abattage font de lui un des meilleurs joueurs français au poste de milieu défensif, auquel il tient bec et ongles. Pourtant, il joue plutôt bien lorsqu’on le place arrière droit, le poste qui l’a révélé au grand public à Chelsea. Cependant, le joueur insiste sur le fait qu’il est un numéro 6. Sa technique lui permet de relancer proprement le ballon et parfois même de briser le premier rideau défensif adverse.
Je me permets néanmoins de poser une question cruciale : Lassana Diarra est-il aussi bon que selon la description des journalistes et de ses fans ? En effet, le joueur n’a pas réussi à succéder à Claude Makelele à Chelsea, alors que le club avait placé beaucoup d’espoirs en lui. Parti à Arsenal, il n’a pas convaincu Arsène Wenger, pourtant spécialiste reconnu lorsqu’il s’agit d’exploiter au mieux les qualités d’un joueur. Certes, son rendement sous les couleurs de Porstmouth lui a permis de rejoindre le Real Madrid. Mais les fans de Pompey ne sont clairement pas les plus exigeants d’Angleterre, et y briller est plutôt facile. Même Frédéric Piquionne, malgré tout le respect que j’ai pour lui, y avait été adopté en quelques semaines.
Si sa première demi-saison (il signe à Madrid en janvier 2009) au Real est convaincante, Lassana Diarra doit son temps de jeu à une absence totale de concurrence au poste de milieu défensif. Mis en balance avec Fernando Gago et Xabi Alonso, le français ne jouissait déjà plus d’un statut d’indiscutable l’année dernière. L’arrivée de Khedira en juin l’a relégué en tribunes. Si ses qualités attirent encore quelques clubs anglais, le joueur n’a pour l’instant jamais réussi à s’imposer réellement dans un grand club. Pourtant, il a été entre les mains d’orfèvres d’Arsène Wenger et José Mourinho… Quand je vois ce que l’un a fait pour Thierry Henry, Cesc Fabregas ou Samir Nasri, et ce que l’autre a fait pour Deco, Ricardo Carvalho ou Wesley Sneijder, j’ai tendance à douter des facultés de Lassana Diarra plutôt qu’en leur capacités de jugement. Le français, écarté de la liste de Laurent Blanc, a intérêt à changer de club pour retrouver grâce aux yeux du Président.
Darinh Mongkhoun
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