On les pensait intouchables suite à leur excellent exercice la saison dernière. Aujourd’hui, les observateurs sont plus qu’inquiets pour Chelsea, le Bayern Munich et l’Inter Milan, qui peinent à retrouver leur niveau. On ne le dira jamais assez : tout va très vite en football.
Champions d’Angleterre en titre, les joueurs de Chelsea ont démarré la saison en trombe. Florent Malouda, Didier Drogba et Nicolas Anelka formaient alors un trio qui faisait trembler les défenses et surtout les filets adverses. Au sortir d’un sans faute impressionnant les londoniens affichaient une différence de buts qui les plaçait sur une autre planète. Alors que tout le monde les imaginait écraser chaque adversaire qui allait se dresser face à eux, voici que les londoniens ont commencé à balbutier son football. Entre la blessure prolongée de Frank Lampard et la méforme de Didier Drogba pour cause de malaria, les hommes de Carlo Ancelotti cherchent des leaders. Nicolas Anelka ne marque pas assez régulièrement pour endosser ce rôle. Petr Cech, abandonné par sa défense ces dernières semaines, ne peut rien faire seul. Florent Malouda brille aux côtés de grands joueurs, mais n’est pas à l’aise quand on lui demande d’assumer trop de responsabilités. Michael Essien avait les épaules pour devenir un leader, mais sa nouvelle rechute l’a brisé dans son élan. John Terry, de part son rôle de défenseur central, n’a pas assez d’influence dans le jeu. Sa récente blessure fait mal à Chelsea, qui aligne deux latéraux en charnière centrale. Les Blues vont devoir montrer un autre visage s’ils ne veulent pas qu’Arsenal ou Manchester United ne s’engouffre dans une brèche qu’ils ont ouvert eux-mêmes.
L’Inter Milan sort d’un historique triplé coupe-championnat-Ligue des Champions. Mais depuis quelques semaines, plus rien ne va. L’explosif gallois de Tottenham, Gareth Bale, a plongé les joueurs de Rafael Benitez dans le doute lors d’un match épique en Ligue des Champions. Malgré la réussite de Samuel Eto’o, qui marque à chaque rencontre, la cascade de blessures pénalise une équipe qui connaît un grand vide fréquent après avoir atteint le sommet. De plus, le départ de José Mourinho n’a pas été digéré. Diego Milito, pourtant si habile devant les buts, est le symbole de la période trouble que traversent les milanais : il ne semble plus capable de cadrer une frappe. Le problème vient aussi de Benitez, qui a accepté la requête d’Eto’o, à savoir évoluer à la pointe de l’attaque. La réussite du camerounais parle pour lui mais déséquilibre une équipe qui ne profite plus du travail qu’effectuait l’ancien barcelonais la saison dernière. Ses exploits, ajoutés à ceux de Wesley Sneijder, ne suffisent pas à refaire de l’Inter Milan la machine à gagner qu’elle était il y a encore quelques mois.
Le Bayern Munich, finaliste malheureux en Ligue des Champions, avait réalisé le doublé en Allemagne. Aujourd’hui, Franz Beckenbauer déclare lui-même que son équipe n’a pas le niveau pour jouer le haut du tableau en Bundesliga. Les bavarois payent cher la blessure d’Arjen Robben. Le néerlandais, grand artisan de la seconde moitié de saison réussie par le Bayern, manque cruellement à une équipe en panne d’inspiration. Ses coéquipiers vont devoir se passer de son talent de percussion et de ses nombreux buts décisifs jusqu’en 2011. Le retour de Franck Ribéry est une bonne nouvelle, tout comme l’exceptionnelle forme de Mario Gomez et la montée en puissance de Bastian Schweinsteiger. Le Bayern a des raisons de croire en des lendemains qui chantent, même si aller chercher Dortmund relève de l’exploit.
Darinh Mongkhoun
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