mardi 2 novembre 2010

David Trezeguet, le plaisir comme seul moteur



David Trezeguet réussit un début de saison séduisant avec Alicante. En effet, en  sept matchs joués en championnat, il a trouvé le chemin des filets à cinq reprises. Le buteur français, qui a surpris beaucoup de monde en prenant la direction du modeste club de la côte espagnole, ne semble motivé que par le plaisir de jouer. Et ça lui va très bien.




Lorsqu’à 33 ans, on joue moins en club alors qu’on a gagné la Coupe du Monde, la Coupe d’Europe des Nations ou encore les championnats italiens et français, on peut avoir envie de se retirer avec le sentiment du devoir accompli. David Trezeguet a fait un choix différent : il a quitté la Juventus où il était devenu remplaçant pour découvrir le championnat espagnol. Celui qui suscitait la convoitise du Real Madrid et du FC Barcelone lorsqu’il était au sommet de son art a signé à Alicante, modeste promu de Liga.

L’ancien monégasque n’attirait plus les grosses écuries européennes. Etant donné son âge avancé, on ne peut être certain qu’il puisse tenir physiquement toute une saison. Dicté par des raisons personnelles, sa femme étant originaire de la région, le joueur a donc répondu favorablement à Alicante. Pour la première fois de sa carrière, il évolue dans un club aux ambitions modestes. Champion de France et d’Italie, habitué à jouer le haut du tableau, David Trezeguet joue au sein d’une équipe dont l’objectif demeure le maintien.

Comme toutes les équipes de Liga, la nouvelle équipe de David Trezeguet ne reste pas en bloc devant son but. En Espagne, la victoire passe par le jeu. Cette philosophie réussit à Alicante, qui a fait tomber le FC Barcelone dès la première journée. Le club a pour ambition de pérenniser sa présence en première division, comme en témoignent les venues de David Trezeguet ou Royston Drenthe. Dans cet environnement, le buteur d’origine argentine s’éclate, fait trembler les filets, et postule pour un retour en sélection. Conscient que Laurent Blanc préfère miser sur une nouvelle génération, David Trezeguet ne demande qu’à filer un coup de main à son pays d’adoption. Son sens du but exceptionnel pourrait rendre service à la nation. L’homme n’est plus le garçon timide qu’il était à ses débuts : il semble prêt à endosser le rôle d’aîné auprès des jeunes internationaux français. A condition que Laurent Blanc accepte de le sélectionner. Quoi qu’il en soit, nous continuerons à nous délecter chaque week-end de l’adresse incroyable de David Trezeguet, qui semble retrouver une seconde jeunesse en Espagne.

Darinh Mongkhoun

Et comme je ne suis pas le mieux placé pour parler de David Trezeguet, je laisse la parole à son ancien coéquipier de la Juventus, Alessandro Del Piero.

« Cher David,

Le moment est venu de nous dire au revoir. Je ne compte plus les saisons que nous avons disputées ensemble et les buts que nous avons marqués. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes le duo d’attaque qui en a le plus inscrit dans l’histoire de la Juventus, plus que Charles et Sivori, deux immenses champions, et c’est une grande fierté pour nous deux, tu le sais.

Combien de compositions d’équipe ces dernières années se terminaient ainsi : Del Piero et Trezeguet, Trezeguet et Del Piero. De nombreuses victoires, de nombreuses déceptions (heureusement beaucoup moins que de satisfactions), de nombreuses accolades : il n’y a aucun autre coéquipier avec lequel j’ai autant joué.

Une moyenne de 17 buts par saison, comme ton numéro de maillot : cela suffit pour dire quel buteur tu es. Mais pour moi qui ai joué avec toi, il n’y a pas besoin de chiffres. Ce fut un honneur d’avoir jouer aux côtés d’un des plus grands attaquants du monde.

Maintenant, nos chemins se séparent, cela arrive dans le football. Je te saluerai dans le vestiaire, mais ça me fait plaisir de le faire publiquement : bonne chance pour ta nouvelle aventure. Nous aurons tant de beaux souvenirs à nous remémorer, la prochaine fois que nous nous verrons.

Au revoir David,

Ton coéquipier Alessandro. »




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