mercredi 17 novembre 2010

Brésil-Argentine : un match sans intensité ni passion



Il est difficile d’habiter au Qatar quand on aime le football. Les stars qui rejoignent le championnat local sont de vieilles gloires qui cherchent à signer un dernier bon contrat. Et lorsqu’un match entre l’Argentine et le Brésil est organisé à Doha, les joueurs ne s’impliquent pas complètement. Une affiche pareille sans intensité, cela a de quoi étonner mais c’est possible.



Lionel Messi, Angel Di María, Javier Zanetti, Gonzalo Higuain et Javier Pastore, étaient alignés côté argentin. Ils faisaient face à Daniel Alves, Neymar, Robinho et Ronaldinho. Sur le papier, ce Brésil-Argentine avait de quoi faire saliver plus d’un spectateur. Le spectacle devait être au rendez-vous. Il n’en fut rien.

C’est un euphémisme de dire que les deux équipes n’ont pas forcé leur talent. Le pressing était faible des deux côtés, l’intensité dans les duels ne sautait pas aux yeux, et les acteurs du match ont fait preuve de suffisance, pensant parfois à s’amuser plutôt qu’à jouer sérieusement. Certes, Gabriel Heinze ou Javier Mascherano faisaient monter d’un cran leur engagement lorsque les artistes brésiliens essayaient des gestes indécents, mais leurs interventions restaient moins autoritaires que celles qu’ils font chaque week-end. Javier Pastore, Ever Banega ou Neymar, qui cherchent à marquer des points, ont bien essayé de donner du rythme au match, sans succès. Leurs partenaires ont joué en marchant, oubliant sans doute le fait que porter le maillot de leur pays est un honneur qui confère des responsabilités.

Côté spectacle, on repassera. En première période, les barcelonais Daniel Alves et Messi se sont répondu en frappant la barre. Ronaldinho a tenté de marquer sur une talonnade invraisemblable. En seconde période, le relâchement défensif général a créé des opportunités dont personne n’a su profiter. Les joueurs des deux équipes, certainement par manque de concentration, manquaient des gestes élémentaires et faisaient souvent les mauvais choix. Heureusement, Lionel Messi inscrivait un joli but dans les dernières minutes, donnant enfin une raison de se lever aux spectateurs.

Le but de ce match n’était pas sportif, il s’agissait uniquement de démontrer la crédibilité de la candidature du Qatar pour la Coupe du Monde 2022. Présent aux côtés de Zinédine Zidane, Sir Alex Ferguson, sans doute venu superviser des jeunes talents comme Javier Pastore ou Neymar, devaient se demander pourquoi il avait pris la peine de faire le déplacement.

Darinh Mongkhoun

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