samedi 30 octobre 2010

Rivaldo méritait-il le Ballon d’Or en 1999 ?



Alors que tout le monde essaie de deviner qui deviendra le Ballon d’Or 2010, je reviens sur les anciens lauréats de la récompense individuelle la plus prestigieuse en football. Premier article sur Rivaldo, vainqueur en 1999. Si les qualités de joueur du brésilien ne sont évidemment pas remises en cause, était-il celui qui méritait le plus le trophée ?

L’année 1999 de Rivaldo a été excellente. Le brésilien a mené le FC Barcelone vers son second titre consécutif de champion d’Espagne, dont il est sacré meilleur buteur avec 24 buts. Il remporte également la Copa America avec le Brésil, avec un nouveau titre de meilleur buteur de l’épreuve. Son style de jeu enchante les spectateurs, qui se régalent de ses dribbles instinctifs. Sa frappe de balle est à la fois précise et puissante, grâce à une incroyable patte gauche, souvent comparé à celle de Diego Maradona. Imperméable à la pression, Rivaldo marque des buts décisifs dans des positions aériennes insensées, tout en gardant son légendaire regard impassible. S’il ne brille pas forcément pour son sens du collectif, ce qui attise parfois quelques tensions avec ses coéquipiers, le soliste brésilien reste capable de faire changer la tournure d’un match avec une facilité déconcertante. Pourtant, mon vote ne se serait pas dirigé vers lui.

Alors que le Ballon d’Or récompense une individualité, je pense qu’il aurait été bon d’élire un grand joueur d’équipe, le football étant un sport collectif. C’est le cas de David Beckham. Le milieu droit anglais a réalisé une très grande saison en 1999, gagnant à la fois la Premier League, la FA Cup et la prestigieuse Ligue des Champions. Ce triplé historique suffit à mes yeux pour imposer un joueur de Manchester United sur la plus haute marche de toute distinction individuelle. Cependant, le style de David Beckham ne le sert pas au moment de séduire le jury. Le fait d’appartenir à une équipe qui forme un collectif solide et ne repose pas sur un seul joueur handicape le joueur. Etre le meilleur « centreur » du monde ne suffit pas à impressionner des fans avides d’exploits individuels.

Au final, plus que la nomination de Rivaldo au dépens de David Beckham se pose le problème de savoir quels sont les critères de sélection du jury du Ballon d’Or. En gagnant tous les titres possibles, en étant le meilleur passeur de son championnat, le « Spice boy » a réalisé la saison parfaite, et savait pertinemment qu’il ne ferait sans doute jamais mieux. Le jury, en lui accordant une seconde place décevante, lui a signifié que son style de jeu ne lui permettra jamais d’inscrire son nom dans le panthéon du prestigieux trophée. Triste tendance pour un sport collectif qui verra quelques années plus tard l’émergence d’une génération « bling-bling » déterminée à briller plutôt qu’à faire gagner son équipe.

Darinh Mongkhoun

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