mercredi 13 octobre 2010

La défense française est-elle vraiment solide ?


La nomination de Laurent Blanc au poste de sélectionneur avait suscité beaucoup d’espoir. Après deux défaites initiales, le Président a inculqué à son équipe la culture de la gagne, grâce à laquelle la France commence à devenir spécialiste du money time, à savoir les dernières minutes d’une rencontre. Se montrer efficace lors de ces instants fatidiques rappelle des équipes victorieuses comme le Manchester United du début des années 2000 ou le Lyon qui régnait sans partage sur le territoire français. Si on peut se réjouir d’avoir retrouvé une certaine efficacité, cela ne suffira pas lors d’une compétition majeure comme l’Euro 2012, prochaine échéance des Bleus (s’ils se qualifient). Premier point : la défense.


 
Cela semble irréaliste d’accabler une défense invaincue depuis 3 matchs, mais dire que tout va bien serait une hérésie. La charnière centrale m’inquiète. Si Philippe Mexès avait vraiment le niveau pour devenir le leader défensif d’une sélection ambitieuse, son temps de jeu en club ne dépendrait pas de l’état de forme de Nicolás Burdisso, un joueur qui n’a jamais réussi à s’imposer à l’Inter Milan. On vante souvent les qualités de relance du libéro de la Roma, qui suffiraient presque à lui conférer une place d’indiscutable en sélection. Cependant, je ne me souviens pas avoir vu l’ancien auxerrois créer le moindre décalage face au Luxembourg. Adil Rami est un athlète solide mais on a l’impression qu’il a encore de graves lacunes. J’en veux pour exemple le but encaissé face à la Biélorussie : suite à la bévue de Gaël Clichy, si Mexès bouche l’angle de frappe, à quoi sert le lillois ? Cependant, Laurent Blanc souhaite les tester au moins à moyen terme. J’espère que ces deux joueurs sauront lui rendre sa confiance et justifier l’absence de joueurs comme Ciani ou Squilacci.

On vante souvent le nombre de bons défenseurs français disponibles côté gauche. Pourtant, le rendement de Gaël Clichy lui a valu les remontrances de Laurent Blanc. Le joueur d’Arsenal n’a pas profité de son temps de jeu pour briller : pire, il a lui-même mis sa place en danger. Benoît Trémoulinas, que Laurent Blanc connaît pour l’avoir fait éclore à Bordeaux, peut espérer avoir sa chance prochainement. Ses qualités de centre peuvent amener énormément à une équipe qui souffre d’un sérieux déficit à ce niveau. Aly Cissokho postule également pour une place de titulaire. Son impact physique est supérieur à celui de ses concurrents. Eric Abidal ne semble pas constituer une option pour Laurent Blanc, dont on ignore les intentions quant au retour ou non de Patrice Evra, lorsque celui-ci aura purgé ses matchs de suspension.

La bonne surprise de la semaine vient du côté droit de la défense avec Anthony Réveillère. Le joueur formé à Rennes ne constitue pas une découverte, tant il côtoie le haut niveau depuis des années. Bien sûr, il ne possède ni la vitesse de Maicon, ni la technique de Daniel Alves. Face à un joueur de niveau mondial, il risque se faire « enrhumer ». Mais il demeure régulier, sérieux et appliqué. Son apport offensif dépasse celui de Bacary Sagna. Laurent Blanc choisira-t-il de le reconduire ? En tout cas, il semble avoir pris une longueur d’avance définitive sur Rod Fanni, doublure de Sagna ces dernières années. Avec tout le respect que j’ai pour lui, le fait qu’Anthony Réveillère puisse s’imposer démontre également le manque de concurrence à ce poste.

Enfin, on n’évoquera à peine le cas d’Hugo Lloris. Sa place dans les buts ne se discute pas, tant ses performances démontrent qu’il a déjà atteint le niveau international. Ses concurrents risquent de regarder les matchs de l’équipe de France depuis le banc de touche pendant de longues années encore…

Darinh Mongkhoun

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