Le gardien barcelonais Pinto, remplaçant de Victor Valdez, a brillé cette semaine en Ligue des Champions face à Copenhague. En effet, alors que deux joueurs danois se présentaient face à lui, il a imité le sifflet de l’arbitre afin de les faire croire au hors-jeu. Naïfs, les deux attaquants se sont arrêtés et le gardien a préservé sa cage. La fin justifie-t-elle les moyens en football plus que dans d’autres sports ?
L’incident a lieu au Nou Camp en Ligue des Champions. Face au grand Barça, le FC Copenhague résiste avec ses armes. Menés 1-0 dès le début du match suite à un éclair de Lionel Messi, les danois se battent et parviennent à se présenter à deux contre un face au gardien barcelonais Pinto. Malicieux, le gardien siffle pour leur faire croire au hors-jeu. Les joueurs de Copenhague s’arrêtent, et les défenseurs dégagent la balle tranquillement. Pinto jubile : le Barça n’encaisse pas de but et remporte le match.
Doit-on pour autant féliciter Pinto pour son sifflet peu fair-play mais pas interdit si on s’en réfère aux règles ? Non. Le football est le sport le plus populaire du monde. Beaucoup d’enfants y jouent à travers le globe, et regardent avec passion les matchs de haut niveau. Comment voulez-vous que les éducateurs inculquent aux enfants les valeurs du sport lorsque les joueurs montrent un exemple aussi pathétique ? Vous pouvez me répondre qu’il n’est pas écrit dans le règlement que siffler est interdit, et que Pinto n’a blessé personne, mais je ne comprends pas comment il peut se regarder dans la glace après avoir agi de la sorte. Il joue au Nou Camp sous les couleurs du FC Barcelone, et son adversaire est le modeste FC Copenhague. Il devrait avoir honte d’avoir s’abaisser de la sorte pour gagner.
Cela me rappelle l’histoire de la Coupe du Monde : la main de Luis Suarez. Pour rappel, le buteur uruguayen avait empêché le ballon de rentrer à la dernière minute de la prolongation lors du quart de finale de la compétition, entre l’Uruguay et le Ghana. Gyan a ensuite raté le penalty qui aurait donné la victoire à son équipe. Le Ghana a alors perdu lors d’une séance de tirs aux buts épique. Luis Suarez dansait sur le banc de touche, montrant clairement que la fin justifie les moyens pour lui. Certes, il a payé en récoltant un carton rouge et ses supporters diront qu’il a sauvé son équipe. Mais il a surtout privé le Ghana et le continent africain d’une première demi-finale de Coupe du Monde. Son acte d’antijeu a tout simplement empêché un pays d’entrer dans l’histoire.
Lorsqu’on va au stade jouer avec ses potes contre d’autres amateurs, il n’y a pas d’arbitre. Un joueur qui commet une faute s’arrête de lui-même et s’excuse auprès de son adversaire. Personne ne s’amuse à simuler pour obtenir une faute. Enfin, c’est le cas pour la majorité des joueurs. Mais même dans un match sans enjeu, certains se mettent désormais à tricher, persuadés que reproduire ce qu’on voit à la télé est la meilleure chose à faire. Désolé mais celui qui est prêt à mettre son honneur de joueur de côté pour la victoire n’a rien compris à l’essence du football et du sport en général. Et peu importe qu’il soit un joueur professionnel comme Pinto ou Suarez, je considère qu’un homme avec une telle mentalité souille l’image de ce sport magnifique et ne mérite pas de fouler la pelouse.
Darinh Mongkhoun
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