mercredi 20 octobre 2010

Ligue des Champions : retour sur la 3eme journée (mardi)



Quel joueur ne ressent pas une émotion indescriptible quand retentit l’hymne de la Ligue des Champions ? Comme d’habitude, les terrains des quatre coins du continent ont été le théatre d’un spectacle de haut niveau. Retour sur la 3eme journée. 



Chelsea n’a plus rien d’un novice. Après un temps d’acclimatation indispensable quand on se joue en Russie, les hommes de Carlo Ancelotti ont pris la mesure de leurs adversaires. Portés par leurs supporters, les moscovites ont dominé le premier quart d’heure, se créant deux occasions très nettes. Si la première frappe passe au dessus, la seconde oblige Petr Cech à une parade réflexe déterminante. Puis Chelsea s’est repris, a repris le contrôle du ballon, et a imposé sa puissance physique dans les duels. Yuri Zirkhov, le local de l’étape, a frappé en premier d’une volée spontanée et somptueuse. Anelka doublait la mise juste avant la mi-temps : le match était alors plié. L’expérience a parlé.

L’entraineur du FC Bâle avait dit pouvoir battre la Roma sur son terrain. Il a tenu parole. Les suisses ont battu des romains capables du pire comme du meilleur. Cette inconstance semble provenir du fait que les joueurs de cette équipe ne se motivent que contre les grosses équipes, comme le montre sa victoire contre l’Inter Milan en championnat. Côté suisse, on remarque la deuxième réalisation d’Alexander Frei en Ligue des Champions, la deuxième de sa carrière après celle de la journée précédente. Grand gagnant de cette rencontre : le Bayern, qui fait cavalier seul en tête du groupe.

Le Bayern a eu toutes les peines du monde à venir à bout de l’équipe du CFR Cluj, qui confirme son statut de trouble-fête inattendu en Ligue des Champions. Mario Gomez, auteur d’un triplé le week-end dernier en Bundesliga, sait que les espoirs offensifs du Bayern en l’absence d’Arjen Robben, Miroslav Klose ou Ivica Olic reposent sur lui. Il a répondu présent en inscrivant le but de la victoire. Le buteur souhaite prouver à son entraineur qu’il mérite sa place dans le onze de départ, et sa motivation fait du bien au Bayern Munich qui doute actuellement.

André-Pierre Gignac était attendu au tournant. Il n’a pas su profiter des 82 minutes passées sur le terrain pour marquer. Brandao confirme à chaque sortie européenne qu’il n’a pas le niveau pour bien figurer en Coupe d’Europe. Lucho l’a avoué lui-même sur FranceFootball (lien), il a besoin que l’équipe autour de lui soit en confiance pour s’exprimer. Dans un contexte aussi difficile, la solution vient souvent des coups de pieds arrêtés. Dans le domaine aérien, peu de joueurs en France sont meilleurs que Souleymane Diawara. Son but offre 3 points indispensables pour continuer à croire à la deuxième place du groupe.

Auxerre ne compte aucun point. Chaque sortie de l’AJA a mis en lumière l’écart qui sépare une équipe de Ligue 1 à une équipe rodée aux joutes européennes. Ainsi, comme le Milan ou le Real avant eux, les joueurs de l’Ajax ont fait le métier, en marquant à des moments qui font mal : en début de match et à la fin de la première mi-temps. Les auxerrois ont attaqué la seconde période tambour battant. A la 55eme minute, Dennis Oliech, plus vif que le vieillissant André Ooijer, oblige le défenseur à la faute. En position de dernier défenseur, cela donne un carton rouge. L’égalisation de Valter Birsa sur le coup franc laisse alors présager un retour auxerrois, tant le temps joue pour eux. On ne voyait alors plus qu’eux, mais l’Ajax a tenu avec l’expérience d’une équipe habituée à la Ligue des Champions. Les auxerrois se consoleront en regardant les photos prises dans les différents stades où ils sont allés…

Les deux plus gros palmarès du football européen se rencontrent. Le Real Madrid accueille le Milan AC dans un match de gala. Je me souviens du match de l’année dernière où le Milan était venu chercher les 3 points à Bernabeu, avec notamment une frappe terrible des 30 mètres d’Andrea Pirlo. Le stratège italien a tenté de marquer à nouveau mais son coup franc qui prenait la direction de la lucarne était détourné par la main ferme d’Iker Casillas. La messe était de toute façon déjà dite : Cristiano Ronaldo et Mesut Özil avaient marqué dès le premier quart d’heure. Insatiables, ils ont multiplié les tentatives pour aggraver le score. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un Cristiano Ronaldo autant en jambes. Le portugais se rapproche du niveau qui lui a permis de remporter le Ballon d’Or en 2008. Côté milanais, les stars de l’attaque n’ont pas montré grand-chose. Ronaldinho est certes capable de gestes instinctifs de grande classe, mais il n’est clairement plus capable de faire la différence comme lorsqu’il avait inscrit un doublé à Bernabeu sous le maillot du Barça. Zlatan Ibrahimovic, lui aussi buteur contre les Merengues avec le Barça, n’a pas mis une seule fois le Real en danger. Si Pato semblait plus concerné, il ne peut rien faire seul. Au final, la victoire du Real Madrid ne souffre aucune contestation. Après un début de saison poussif, la touche Mourinho se fait sentir.

Le Sporting Braga l’emporte 2-0 sur un Partizan Belgrade qui n’a connu que la défaite. N’ayant vu aucune image de ce match, je m’abstiendrais de le commenter.

Arsenal s’amuse en Liguer des Champions. Dans un groupe largement à sa portée, les Gunners ont explosé les compteurs. Ce soir, la victime était le Shakhtar Donetsk, champion d’Ukraine. Vainqueurs de tous leurs matchs, on voit mal comment les joueurs d’Arsène Wenger pourraient ne pas finir premier de leur groupe. Alexandre Song, neveu de Rigobert, ouvrait le score assez rapidement, avant d’être imité par Samir Nasri, en grande forme depuis quelques semaines. Pour son retour, Cesc Fabregas trouvait le chemin des filets sur penalty. Le jeune Jack Wilshere, passeur décisif ce week-end, marquait également son premier but en Ligue des Champions, à 18 ans ! Cependant, ce chiffre n’a rien d’étonnant quand on sait qu’Arsène Wenger l’avait lancé en équipe première à… 16 ans. Enfin, l’ancien bordelais Marouane Chamack clôturait le festival. Pour que le spectacle soit complet, Eduardo marquait sous les applaudissements du public de l’Emirates qui n’a pas oublié son ancien joueur, qui s’était notamment brisé la jambe sous les couleurs d’Arsenal. En résumé, nouvelle soirée parfaite pour Arsène Wenger et son équipe, qui se dirige tout droit vers le second tour.

Darinh Mongkhoun

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