Fort heureusement, la France compte suffisamment de joueurs de bon niveau pour que chaque liste du sélectionneur soit sujet à un nouveau focus sur les absents. Même si Laurent Blanc préfère, à juste titre, se concentrer sur son groupe, je ne peux m’empêcher de revenir à mon tour sur les absents que j’estime susceptibles de rejoindre la sélection.
Même si Stéphane Ruffier est le seul gardien nommé pour le titre honorifique de joueur de mois de septembre en Ligue 1, sa dernière prestation contre Brest ne plaide pas en faveur. Pas plus le fait que l’AS Monaco peine à se mêler à la lutte pour les premières places. Jérémy Janot et Nicolas Douchez jouent dans des équipes qui tournent bien, mais Laurent Blanc privilégie la stabilité, et fait confiance à son trio Lloris-Mandanda-Carrasso. Rien d’anormal tant Hugo Lloris et Cédric Carrasso montrent chaque semaine qu’ils ont le niveau international. Même si Steve Mandanda est capable du pire comme du meilleur, il conserve sa place dans le groupe.
En défense centrale, Laurent Blanc compte beaucoup sur la charnière Mexès-Rami. Pourtant, le joueur de la Roma n’est pas indiscutable en club. Il n’a pas confirmé le potentiel qu’on lui prêtait à l’époque durant laquelle il montrait de belles prédispositions en Ligue des Champions sous le maillot auxerrois, alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années. Adil Rami est indiscutable à Lille, mais n’a jamais connu la Ligue des Champions. Pas plus que le troisième défenseur central de la liste, le jeune parisien Mamadou Sakho. Je me demande sincèrement pourquoi Laurent Blanc ne fait pas appel à Michaël Ciani, qu’il a lui-même révélé au grand public lorsqu’il l’a recruté pour pallier le départ de Diawara à Marseille. Le Président connaît pourtant la valeur du joueur, dont la forme actuelle est bonne. Mamadou Sakho avait avoué lui-même que le stoppeur bordelais lui était supérieur (lien)! Je m'étonne également de l'absence de Sébastien Squilacci. Le défenseur d’Arsenal est pourtant un joueur solide et régulier sur lequel on peut compter.
Au milieu, tout le monde est surpris par l’absence de Jérémy Toulalan. J’espère de tout cœur qu’il ne paie pas ses anciennes déclarations, notamment le fameux « France 98 nous fait chier ». Je pense sincèrement que Toulalan est un homme loyal à sa sélection, son club et ses partenaires, et que s’il s’emporte ainsi parfois, c’est surtout pour protéger ses copains. Si l’excuse de son poste était valable au dernier rassemblement des Bleus, elle ne l’est plus aujourd’hui. Et son état de forme aurait dû lui ouvrir les portes de la sélection, d’autant plus que Laurent Blanc a appelé un Diaby blessé, un Lassana Diarra remplaçant au Real et un Gourcuff qui n’a pas encore totalement pris ses marques du côté de Gerland…
On ne peut pas plaire à tout le monde, même lorsqu’on a été un joueur formidable, même lorsqu’on a été champion du monde, même lorsqu’on s’appelle Laurent Blanc. Seul le terrain dira si les choix du Président sont les meilleurs. Car le football reste un sport collectif, et la meilleure équipe l’emporte sur les meilleures individualités. Si l’ancien numéro 5 de l’équipe de France juge que ce groupe est celui qui lui permettra d’aligner l’équipe la plus compétitive, qu’il en soit ainsi. L’Espagne a bien gagné l’Euro et la Coupe du Monde sans Raul…
Darinh Mongkhoun
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